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MINUTE FIBROSOPHIQUE : TOUT OU RIEN

Tout ou rien.


Cela a été mon leitmotiv longtemps. Ce l’est parfois encore. Comme si cet avis tranché me tenait lieu de règle de vie. Aujourd’hui, entre blanc et noir, j’ai choisi la nuance. Non celles du gris (J’ai assez donné dans celles-là), mais dans la gamme chromatique qui s’insère entre ces deux extrêmes qui sont des non-couleurs. Je veux teinter ma vie, la faire vibrer de subtilités.


Non, tout n’est pas douleur. Non, tout n’est pas pleine santé. On navigue entre les deux, terrains glissants comme des marées sur et dans nos corps. Flux et reflux inlassables qui caressent les surfaces externes et internes de notre enveloppe corporelle. Massages infinis de nous-mêmes. Mouvements incessants de la vie.


Tout ou rien.


Et entre les deux ? Le désert ? Habiter enfin cette zone, ce no man’s land, et y planter ma tente. Je pense que je vais apprendre à cultiver ce terrain, y faire germer ma vie, ma nouvelle vie, celle qu’en conscience, je décide de vivre. Je sors ma panoplie d’artiste novice : je veux tester les pastels, les aquarelles, mais aussi des techniques plus flash et risquer le fluo, mettre en lumière des bans entiers d’existence tue.


Non, tout n’est pas bruit ou silence. Il existe aussi des murmures. A tendre l’oreille, on irait jusqu’à percevoir les arbres chanter, nos corps frémir de l’intérieur sous l’onde de nos émotions et la musique des non-dits percuter nos consciences. Je sens mon corps qui se transforme, tel une chrysalide bientôt prête à craquer pour faire sortir le papillon. L’éclatement de cette carapace est comme un cri de délivrance.


Tout ou rien.


Non, tout n’est pas fini. Rien n’est fini. Au-delà du blanc et du noir, du do et du si, au-delà … il existe encore quelque chose… Il est bon de sortir du cadre parfois… d’essayer les sentiers non battus, de partir à l’aventure de soi-même, d’explorer les recoins oubliés… Mettre un pas là où on n’aurait pas osé. Croire en soi, se prendre comme boussole, au risque d’être déboussolé. Perdre la carte, peut-être. Non trouver un chemin, mais le tracer et le faire sien. S’inventer.


Tout et rien sont juste les extrêmes d’une gamme à composer à sa guise en pianotant sur toutes les touches. Juste des tons qui, comme dans les langues asiatiques, permettent de faire toute la différence lorsqu’on s’essaie à les moduler. Juste une infime partie d’un vaste possible à découvrir.


Juste… vivre !

 


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